Comme je voudrais
M’enfermer
Dans un coin obscur
Sans bruit
Sans que personne
Me frappe à la porte.
Je voudrais pouvoir faire
Un petit bilan
De la vie que je vis.
Je voudrais vérifier
Si j’arrive à tirer
Une heureuse conclusion
De ma mission
En ce monde de Dieu.
Il y a tant de responsabilités
Qui m’attendent
Dès l’aurore.
Pour ne pas m’égarer,
J’en fais une liste
Et, peu à peu, je les accomplis…
A
la fin de l’après-midi,
Les heures paraissent
insuffisantes,
Et beaucoup de choses
subsistent.
Je refais l’inventaire des
tâches à accomplir
Qui accroîtra la liste de ce qui
était prévu,
Et,
avec un joli aimant en forme de
cœur,
Je la mets sur la porte du
frigidaire.
Parmi celles que j’ai
accomplies,
Beaucoup m’ont apporté la
satisfaction
D’une tâche accomplie et
réussite.
D’autres pourtant m’ont blessé
Les bonnes intentions que j’ai
déployées…
Serai-je désappointée,
Parce que j’attendais,
peut-être,
Un sourire amical,
Un geste aimable,
Un petit mot de remerciement ?
Souvent,
Même avant de recommencer,
Je suis découragée, je suis
brisée
Je panique et je me subjugue
Trouvant que le poids
Est plus lourd que l’épaule
Que je destine à son transfert.
J’essaye de comprendre
Pourquoi est-ce que j’ai tant
besognes
Pourquoi ai-je si peu de joies ?
Si j’observe le voisin,
Je pense que sa vie
Est gaie et détendue…
S’il se regarde dans le miroir,
Et s’il voit chaque jour plus
beau,
S’il recueille l’eau dans sa
main,
S’il est capable de la serrer
contre la vitre
Jusqu’à ce qu’elle s’agenouille,
Et, par comble, lui demande
pardon.
Si le vent entre par la fenêtre,
Il arrive à le ceindre avec une
boucle…
Oh ! Mon Dieu
Si calme que soit la chambre,
Si obscure que soit
l'atmosphère,
Plus je pense,
Moins je comprends ce que
L’on attend de moi,
De mon passage sur cette terre.
L’effort de l’imagination est si
grand
Que le sommeil arrive,
Je façonne
le
coussin
Et je prends la sage décision :
Je ne vais plus essayer
De comprendre.
Je vais me contenter de vérifier
le listage du jour,
Faire ce qui est possible et
fondamental,
Jouir de la joie provoquée
Et les tristesses
survenues
Je vais à peine les répertorier
Et les déposer sur la porte du
frigo.
Traduit par Luísa Fernandes